Les Travaux de Louis Rota

Rota et l'électro-gravitation

Cette page présente  les principaux documents historiques attestant des efforts de Louis Rota dans ses recherches concernant l’électro-gravitation.

1. L’électro-gravitation selon Rota, en 1913


En 1913, Rota déposa  une demande de brevet pour un "Procédé et appareil pour maintenir un corps en suspension dans l’atmosphère, basé sur les forces électriques et magnétiques".

Cette demande de brevet ne contient en fait aucun élément permettant de comprendre ou de reproduire l'effet recherché, à savoir maintenir une corps en lévitation ou "ralentir  sa chute". Rota déclare alimenter son appareil avec un "un courant électrique". 

Quelques années plus tard, il construisit des prototypes utilisant  "une énergie électrique à ne pas confondre avec l’ampère calorifique ou les courants de Foucault" pour vaincre la pesanteur .

 

2. L’électro-gravitation en 1914


En 1914, l’électro-gravitation était une réalité, comme en témoigne la photo de Wilson Churchill assistant a une démonstration du prototype de l'inventeur Emile Bachelet. (Patent US1020942 "LEVITATING TRANSMITTING APPARATUS).

From wikipedia
La vitesse atteinte par le véhicule était de l'ordre de 480 km/h (300 miles/h). Les savants et les exploitants ferroviaires affluent alors du monde entier pour voir ce démonstrateur. La presse parle de "train volant"

Il fallut cependant attendre un siècle avant de pouvoir réaliser la première application commerciale: le MAGLEV (Magnetically Levitating train).

Au début du 20 siècle, il est donc compréhensible que l'article ci-dessous à la Une du Matin du 13 septembre 1915 fisse le tour du monde, même si le principe de l’invention proposée par Louis Rota était en fait de nature très différente et relevait plus de la science-fiction.

3. La Une du Matin, 13 sept 1915


A la une de ce quotidien, un article sur une sensationnelle découverte de Louis Rota. Malheureusement, l'article ne donne aucun détail concernant les " expériences faites qui ont déjà donné des résultats". Les archives des journaux français de cette époque ne contiennent aucune autre source d'information.

Marseille, 13 septembre. - Du correspondant particulier du « Matin » - Actuellement réside dans notre ville un ingénieur italien qui aurait fait une stupéfiante découverte en résolvant le problème de l’immobilité absolue d’un corps dans l’espace.

Le professeur Louis Rota – c’est son nom, – aurait inventé un appareil qui, triomphant de la loi de la gravitation, pourrait se tenir immobile dans l’air à une hauteur de cinq cents, six cents, voire mille mètres, et serait susceptible de supporter un poids considérable.

On pourrait imprimer à cet appareil une vitesse prodigieuse dans l’importe qu’elle direction et l’arrêter à n’importe quel point. Tout Cela, bien entendu, sans moteur mécanique d’aucune sorte, simplement par l’emploi des ondes hertziennes.

Le principe de cette invention reposerait sure une répartition spéciale des forces électriques et magnétiques, permettant d’obtenir des réactions de répulsion et d’attraction suffisantes pour maintenir l’appareil suspendu, immobile à une hauteur variant de 400 à 1.000 mètres durant plusieurs heures, quarante au plus. En cas de vent ne dépassant pas quatorze mètres à la seconde, l’appareil reste au même point. En case de vent plus fort, il se meut dans une direction verticale, monte au-dessus du courant aérien et reprend son immobilité.

Des expériences ont déjà été faites qui ont déjà donné des résultats. D’autres vont être faites à Marseille même, avec un appareil ayant la forme d’un cigare, long de 4 mètres, avec 75 centimètres de diamètre et un poids de 95 kilos ; il peut enlever 45 kilo, rester 24 heures dans l’air, se déplacer jusqu ‘à 200 kilomètres de son point de départ. On pourrait le faire aller de Marseille à Paris (653 kilomètres en ligne directe) en trois heures, et de Paris a Turin (585 kilomètres) en deux heures quarante.

Cette information fut reprise avec plus ou moins de détails dans de nombreux journaux français et étrangers

Allemagne: Abendpost - 15/sep/1915

Encore une invention miracle hostile.
Paris, le 15 septembre, selon l'invention de l'ingénieur italien Louis Rota, un appareil en forme d'aiguille, de cinq pieds de long et deux pieds de diamètre, pouvant porter un poids de quatre-vingt-dix livres, peut s' élever de 2000 à 3000 pieds dans les airs et y être maintenu ou dirigé dans une direction quelconque avec une autonomie de plus de cent milles. L'invention repose sur la réaction d' éléments électromagnétiques dans l'air.

Italie: Il Risveglio italiano , October 1st 1915

Selon les journaux marseillais, l'ingénieur italien Luigi Rota, résidant à Marseille, aurait résolu le problème de l'immobilité absolue d'un corps dans l'espace..

4. Une visite de l'atelier de Louis Rota

L'article parut au moins dans 2 autres journaux

Jacques Martial, secrétaire de rédaction du Petit Marseillais, rencontra Louis Rota dans son atelier et publia un article dans ""Le Petit Marseillais" du 12 septembre 1915 .

Ce journaliste expérimenté rapporte fidèlement sa rencontre avec Louis Rota dans son laboratoire, mais n'a pas assisté à une démonstration de l'appareil.

La Patrie Créole du 30 octobre 2015:

Une Découverte à Sensation

LA LOI DE LA GRAVITATION EST VAINCUE. — LA DIRECTION A DISTANCE RÉSOLUE. — 250 KILOMÈTRES A L'HEURE. - DES ONDES SPÉCIALES. — L'IMPORTANCE DE LA découverte.

Du Petit Marseillais :

Un ami me disait dernièrement :

- Il y a à Marseille, en ce moment, un ingénieur italien qui perfectionne une découverte vraiment sensationnelle, une invention qui tient du merveilleux.

Et comme je souriais — on demeure toujours sceptique quand on vous parle d'une Invention extraordinaire — il ajouta :

— Voici son adresse, allez le voir, il vous recevra avec le plus grand plaisir. Je tiens à vous dire d'abord qu'il ne sollicite ni capitaux, ni réclame, ni publicité. Il a à sa disposition des crédits illimités dont je ne puis vous désigner la source ; les expériences déjà faites sont probantes et, avant peu, toute la presse s'occupera de lui' sans qu'il fasse une démarche. Allez chez lui, vous m'en saurez gré.

Et il me donna la carte de l'inventeur : Professeur Louis Rota, 35, cours Lieutard.* C'était un peu la carte forcée. Mais, vraiment, je n'ai pas regretté ma visite. Qu'a donc inventé M. Rota ? Un appareil qui a vaincu la loi de la gravitation, que l'on peut d'abord tenir immobile dans l'air, à une hauteur de 500, 600 ou 1.000 mètres, susceptible d'emporter avec lui un poids de 10 kilos, auquel on peut ensuite imprimer une vitesse prodigieuse dans la direction que l'en veut, et l'arrêter au point que l'on désire. Tout cela, bien entendu, sans moteur mécanique d'aucune sorte, simplement par l'emploi de l'électricité et des ondes électriques. N'est-ce pas tout à fait merveilleux T — Sur quoi a été établi le principe de cette invention ? demandons-nous à M. Rota.

— Le principe de l'invention a pour base un appareil permettant, au moyen d'une répartition spéciale de forces électriques et magnétiques, d'obtenir des réactions de répulsion et d'attraction sur les forces magnétiques et électriques de la terre et de l'atmosphère, lesquelles réactions permettent. de maintenir l'appareil suspendu et immobile dans l'air à une hauteur de quatre cents jusqu'à mille mètres. Il peut rester ainsi pendant plusieurs heures proportionnellement à son volume et à son poids, et jusqu'à quarante heures. En cas de courant ne dépassant pas quatorze mètres à la seconde, il reste au même point. En cas de courant plus fort, il se meut, mais dans une direction verticale et jusqu'au dessus du courant.

 

L'appareil est construit pour l'usage que l'on veut en faire, selon la durée d'action que l'on veut obtenir. Le premier était un cylindre d'un mètre de hauteur, d'un poids total de dix kilos ; le second, de deux mètres de hauteur, d'un poids de trente kilos, commença à donner quelques satisfactions, au cours d'expériences qui eurent lieu à flapies.

 

L'appareil actuel a la forme d'un cigare long de 4 mètres, de 75 centimètres de diamètre et pesant 95 kilos. Il pourra enlever un poids de 45 kilos et rester consécutivement vingt-quatre heures dans l'air, avec un déplacement de 200 kilomètres du point de départ. Sur la carcasse centrale se trouvent les régulateurs qui conduisent l'appareil dans la direction voulue sans qu'aucun courant ne puisse le faire dévier de sa route. On pourra le taire aller de Marseille à Paris (635 kilomètres, en ligne directe) en trois heures ; de Paris à Turin (585 kilomètres) , en deux heures quarante. En trente heures, on pourra aller d'Angleterre en Amérique du Nord. On obtiendra aisément une vitesse de 250 kilomètres à l'heure.

En deux mots, M. Rota a résolu le difficile et incroyable problème qu'est celui de l'immobilité absolue d'un corps dans l'espace, la suppression des courants, des ondes parasites ou vagabondes ; il a découvert une spéciale et nouvelle matérialisation  de l'onde qu'il peut diriger à sa volonté et dans toute son intensité.

Nous le répétons, la découverte aura un retentissement considérable et nous souhaitons que les expériences que M. Rota se propose de faire sous peu, à Marseille, soient définitives.

Faut-il ajouter que cette invention peut avoir des conséquences d'une importance extrême appliquée au transport des lettres ou petits colis, ou d'autres matières via. Berlin ?

Jacques MARTIAL.

5. L'Aéro Radio Balistique en Angleterre

Que s'est-il passé après le 13 septembre 1914 ? Selon les articles de Layman, rapportés par Mike Watson:

"Pendant la guerre de 1914-18, le laboratoire de Paris fut envahi et vandalisé par des personnes en voulant apparemment à «son secret». Rota lui-même fut blessé. Il fut alors invité à Londres".

Nous ignorons les détails exacts, mais Rota quitta la France pour travailler pour l’Amirauté Britannique notamment sur l'application militaires des ondes électriques.   Des demandes de brevet  confirment  que, en 1917,  Rota demeurait à Teddington, dans la banlieue de Londres.

Les archives de la presse anglaise contiennent aussi plusieurs articles mentionnant les travaux de Rota ainsi  la création d'une compagnie pour développer ses inventions.

Le Daily Herald, 11 janvier 1922

DERNIÈRES MERVEILLES DE LA SCIENCE

LE POUVOIR DE CRÉER UN MONDE NOUVEAU

COURANTS TELLURIQUES

LES REVENDICATIONS SURPRENANTES D'UN JEUNE SCIENTIFIQUE

Une société est sur le point d'être lancée pour travailler sur l'invention d'un très grand scientifique, mais peu connu, dont la découverte, si elle répond à ses prétentions, révolutionnera littéralement le monde. Ce fait m'a été révélé hier (écrit un correspondant du DAILY HERALD) par deux financiers dans leur bureau de la City de Londres. Cette invention, m'a-t-on dit, peut faire tomber en poussière des cuirassés, des sous-marins, des avions et des canons dès qu'un gouvernement donne l'ordre de les déplacer.

VAISSEAU SANS PILOTE

Ce n'était que le début de la merveille. La force mystérieuse sur le point d'être mise au service de l'homme accélérerait immensément les voyages, les transports et les communications, que ce soit par terre, par eau ou par air, réduirait le prix de toute sorte de fabrication et améliorerait toutes les commodités domestiques et sociales.

Par exemple, une cargaison de courrier ou de marchandises pourrait être envoyée à travers l'Atlantique par les airs supérieurs, sans être humain à bord de l'engin, à une vitesse de 10 à 400 milles à l'heure. Le navire s'élèverait verticalement à la hauteur prescrite, se déplacerait horizontalement dans une direction prédéterminée et tomberait doucement et ponctuellement sur sa destination.

SANS FIL PAS CHER

Le message sans fil, expédié à partir de stations non coûteuses ou élaborées, se déplacerait sur n'importe quelle distance, exempt de tout danger de dissipation ou de confusion, et avec une confidentialité absolue entre l'expéditeur et le destinataire.

La nature de tous les gisements de minéraux et de pétrole dans n'importe quelle partie du monde ainsi que leur profondeur et leur volume seront déterminés avec précision sans creuser autant de puits.

Le courant qui se précipite dans l'air fournira au propriétaire un éclairage moins cher, plus sûr et plus brillant qu'il ne s'est jamais aventuré à désirer.

ANCIEN POUVOIR RENDU OBSOLÈTE

Une nouvelle puissance pour chaque industrie rendra d'abord le charbon, la vapeur, le pétrole et l'électricité plus efficaces, et ensuite les supprimera complètement.

D'ici 18 mois, m'a-t-on dit, et avec des accents de conviction, l'entreprise sera opérationnelle et une démonstration spectaculaire convaincra le monde que toutes ces merveilles, et plus encore, peuvent être accomplies.

Le secret est "les courants telluriques", et le découvreur est un jeune scientifique, le professeur L. V. Rota. L'existence de ces courants, qui émanent de la terre (d'où leur nom) a été suspectée par d'autres scientifiques. Lord Kelvin, peu de temps avant sa mort, a déclaré leur réalité. Le professeur Rota prétend être le premier à les découvrir et à les enregistrer.

On peut aussi les qualifier de « force moléculaire », force », et il ne faut pas les confondre, dit le professeur, avec les courants thermoélectriques d'Ampère ou avec les courants de Foucault.

UNE DÉMONSTRATION

C'est l'étude de ces courants telluriques, dans leur nature, leur intensité et leur direction, qui est censée ouvrir des possibilités d'une si grande importance pour l'avenir de l'humanité.

Comme démonstration préliminaire, le professeur Rota, qui vivait alors à Marseille, construisit un appareil en forme de cigare long de  17 pieds  d'un diamètre de 30 pouces  et convaincu certains correspondants de presse que cet appareil pouvait rester suspendu immobile dans les airs pendant 24 heures, portant un poids considérable et propulsé ou arrêté sans l'aide d'aucun moteur mécanique.

20 sept 1921, Louis Rota présentant un ses modèles a la presse anglaise
Le professeur L. G. V. Rota, le scientifique, avec l'une de ses dernières machines. Il prétend pouvoir vaincre les lois de la gravité par l'utilisation des courants terrestres, révolutionnant ainsi la science du vol.
Une photo des archives Rota. Probablement celle utilisée dans le Journal
Photo non datée: "Areo Radio Balistique type C1 - Brevet L. ROTA"

6. Autres documents

A notre connaissance, il n'existe pas de d'articles prouvant qu'il fut capable de démontrer en public l'envol d'un de ses prototypes.

Les autres documents à notre dispositions sont ceux principalement ceux ecrits par Louis Rota et ne contiennent pas les informations permettant de reproduire d'un éventuel effet de lévitation.

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