Conférence du Dr. Kresser

De Wikirota


CONFÉRENCE du DR. H. KRESSER


faite le vendredi 10 mars 1939 dans les Salons Jean Goujon, Paris


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Introduction au document

Le Dr Kresser était directeur du dispensaire antituberculeux d'un hôpital de la Croix-Rouge et disposait d'une clinique privée à Paris. Initialement très septique, if fut impressionné par une démonstration de diagnostiques médicaux de LGV Rota (1936). Il participa alors à d'autres expériences qui confirmèrent la pertinence des recherches Rota. En 1938, if essaya sur lui-même les techniques prônées par Rota après avoir recouru en vain aux traitements conventionnels d'alors pour soigner une coxarthrie de la hanche droite.

Le but de cette conférence était d'inciter d'autres médecins à expérimenter les traitements proposés par Rota sur les malades que les connaissances du moment ne permettaient pas de soulager.

Notes de présentation

Pour faciliter l'édition, le texte est découpé en sections comportant un titre ainsi que les numéros des pages correspondants. Les titres de ces sections ne figurent donc pas dans le document original.


Texte du document


Introduction (p1-5)

LE COSMO-DYNAMISME ET SES APPLICATIONS A LA MEDECINE


Exposé des Travaux de M. L. G. V. ROTA.


MESDAMES, MESSIEURS,

En commençant cette causerie, qui, vous ne vous en apercevrez que trop, présentera parfois des passages péniblement abstraits, permettez-moi de vous lire un sonnet.

Vous allez me trouver peut-être bien frivole, pour un homme de science, mais vous reviendrez très vite, je l’espère, sur ce jugement téméraire.

C’est un sonnet de Gérard de Nerval, qui se trouve dans « Les Chimères », et que voici :

Homme, libre penseur Te crois-tu seul pensant
Dans ce monde ou la vie éclate en toutes choses ?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l’univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant;
Chaque fleur est une âme à la nature éclose;
Un mystère d’amour dans le métal repose;
« Tout est sensible! » Et tout sur ton être est puissant.
Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t’épie:
A la matière même un verbe est attaché...
Ne la fais pas servir à quelque chose impie
Souvent dans l’être obscur habite un dieu caché;
Et, comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres!


Ces vers, du grand illuminé que fut le malheureux poète, ne sont pas seulement admirables. Ils témoignent de la singulière intuition qu’avait leur auteur de l’intime interdépendance de l’homme et de la nature, de la créature humaine et du Cosmos, et vous verrez que la lecture de ce sonnet n’est pas de ma part une inopportune fantaisie, et que, par une singularité, d’ailleurs plus fréquente qu’il ne pourrait le paraître possible, l’imagination du poète qui m’a fourni mon exorde rejoint la pensée profonde du savant qui m’apportera ma conclusion.

Il y a quelques mois, à la suite d’un long entretien avec celui dont je vais exposer les découvertes et les perspectives qu’elles découvrent aux sciences médicales, un officier supérieur de la Marine, très au courant des choses scientifiques et à la tête des plus importants services techniques de ce département, concluait: « Vous êtes en avance de quarante ans sur la physique moderne ».

Aussi ne vous étonnerez-vous pas si je viens ce soir vous apporter des affirmations surprenantes, vous parler de forces naturelles dont le nom même est jusqu’ici inconnu, et proposer à la médecine, quels que soient les progrès qu’elle a accomplis depuis cinquante ans, des bases et des méthodes nouvelles.

Et, puisque aussi bien quelques-uns de mes éminents confrères ont bien voulu répondre à notre invitation, je les prie instamment de ne pas se cabrer devant l’imprévu et la nouveauté des théories et des faits, de m’écouter en se gardant de toute idée préconçue, car je m’affirme prêt à soumettre à leur contrôle et à leur discussion tout ce que je vais exposer par la suite.

Biographie de LGV Rota (p5-8)

Il me semble tout d’abord indispensable de vous présenter celui dont je vais vous faire connaître les travaux, et de vous dire quelques mots des circonstances qui l’on conduit à les entreprendre.

M. Rota est né en Italie, dans le Piémont; ses aïeux étaient originaires de la Savoie et de la Corse; l’un d’entre eux perdit un bras à Austerlitz.

Après avoir fréquenté diverses écoles privées, il poursuivit de solides études scientifiques sous la direction d’un élève, devenu rival, du grand savant Secchi.

Dès l’adolescence, M. Rota montrait pour les mathématiques et les sciences naturelles des dispositions hors de pair, si bien qu’il lui arrivait d’embarrasser par ses questions et ses intelligentes déductions jusqu’à ses propres professeurs.

Animé au surplus du démon de la curiosité scientifique, il ne se contentait pas de s’assimiler les connaissances de la Science contemporaine et déjà cherchait à les accroître et à les devancer par des études originales. C’est ainsi que vers 1910, en utilisant les lois scientifiques connues, il commença des recherches concernant les courants dits telluriques.

Il pensa tout d’abord que ces derniers étaient de nature magnétique et il conduisit en conséquence ses premières recherches et expériences sur la concentration des ondes électromagnétiques à grande distance, en prenant la Terre comme canalisation. Par la suite, il imagina et construisit dans son Laboratoire, à Marseille, en 1914, 1915, un stabilisateur électromagnétique en miniature, avec lequel il fit une première expérience en plein air : expérience dont les résultats dépassèrent ses espérances (ainsi qu’il en est relaté dans Le Matin du 15 septembre 1915); mais ce qu’il n’avait pas prévu c’est qu’ayant légèrement touché l’appareil revenu à terre, il fut soudainement et brutalement projeté sur le sol, au point qu’il resta 50 minutes sans connaissance.

Mais n’est-ce pas précisément la marque du génie, de tirer de l’observation d’un fait banal en apparence, des déductions d’une incalculable importance?

Rappelez-vous Galilée devant les oscillations d’un lustre dans la Cathédrale de Pise, ayant la révélation des lois du pendule; Papin devant le couvercle soulevé d’une bouilloire pressentant la force utilisable de la vapeur d’eau; Galvani, devant son balcon où pendaient des cuisses de grenouilles animées de contractions, conduit par ce phénomène à devancer Volta dans la conception de sa pile; Malus, regardant à la fenêtre de sa chambre, à travers un cristal de spath les rayons du soleil couchant, réfléchis dans les vitres du Palais du Luxembourg, constatant la rotation de la lumière polarisée; Pasteur, enfin, dans les champs maudits de la Beauce parsemés de petits tas de terre rejetés par les vers à la surface du sol, réalisant, dans un éclair génial, comment les spores du charbon remontaient des charognes contaminées, hâtivement enfouies, au pied des herbes que viendraient brouter les animaux sains.

Ainsi, le jeune Rota qui utilisait pour son stabilisateur une source d’électricité d’une infime intensité, se demanda comment cette force minime avait pu se muer en une force capable de produire sur sa personne de pareils effets balistiques ? Ayant éliminé un certain nombre d’hypothèses, il en vint à admettre que, seule, l’existence, au lieu et au moment de l’expérience, d’une force naturelle inconnue, mais d’une très haute puissance, avait pu multiplier l’intensité de l’énergie électrique employée.

Les courants universels (p8-14)

Il lui fallut des années de persévérantes recherches pour identifier cette force et dégager l’X mystérieux de l’équation, et il faudrait en conséquence beaucoup plus de temps que celui dont je dispose en ce moment pour vous décrire les étapes qui ont conduit M. Rota à découvrir l’existence des courants qu’il a appelés universels et à identifier 361 d’entre eux.

Il suffit d’ailleurs de rendre visite à la Station de Mont-Saint-Aignan, dans la Seine Inférieure, où M. Rota a installé son centre géophysique et géodynamique, qui a coûté des millions et des années de travail, pour réaliser quelle oeuvre considérable est la sienne.

D’étranges et volumineux blocs métalliques y sont enfouis à grande profondeur dans le sol, desquels partent des centaines de fils qui se réunissent pour former plus de neuf kilomètres de câbles aériens ou souterrains. Ces fils aboutissent à des blockhaus en ciment où des appareils délicats permettent de les mettre en contact les uns avec les autres en d’infinies combinaisons. Dans le bâtiment central où aboutissent tous ces câbles, un grand appareil, entièrement imaginé, construit et mis au point par M. Rota, lui permet de contrôler les courants universels, de mettre en évidence leurs caractéristiques en un point quelconque de leur trajectoire, de préciser leur origine, de spécifier leurs qualités et d’en étudier les propriétés

Que sont les courants universels ?

"Ils sont, nous dit M Rota, constants dans leur direction, mais variables dans leur intensité et dans leur densité, suivant les temps et les lieux. Ils sont a l’origine des mondes, assurent le mécanisme de l’univers et y dispensent la vie et la mort.

Les caractéristiques d’un courant, a une époque et dans un lieu donnes, se reproduisent avec une fréquence qu’il a été possible de déterminer. Les lois qui les régissent sont, en effet, immuables Les courants universels créent, entretiennent, modifient, suppriment la vie organique et inorganique sur la Terre.

Les variations qu’ils subissent en densité et en intensité sont les causes des actions et des réactions qu’ils opèrent les uns sur les autres, selon les lieux et les époques. Elles donnent naissance à des phénomènes que l’on constate sans pouvoir toujours les expliquer.

Mais, me direz- vous, ces courants dont M. Rota est jusqu’ici le seul à connaître l’existence, comment se fait-il que personne ne les ait jamais décelés ?

A cela, permettez-moi de vous répondre qu’il y a dans la nature bien d’autres forces inconnues. "

Il y a en effet, comme ces courants universels mêmes, dont on constate certains effets sans en soupçonner la cause. Ces effets ont été entrevus par certains savants, certains chercheurs comme Gustave Lebon, que j’ai eu l’honneur de soigner dans les dernières années de sa vie et dont je me rappelle les vues prophétiques maintenant que je puis les confronter avec les découvertes de M. Rota.

Il y en a d’autres, de ces forces, que nous asservissons et que nous utilisons chaque jour sous les formes les plus diverses, à des besognes compliquées, sans que nul ne sache ce qu’elles sont : le magnétisme, l’électricité, les ondes Hertziennes, les rayons Roentgen, etc.

Pour s’en tenir à la plus fréquemment employée, à l’électricité, on ne la connaît, on ne la définit que par les phénomènes qu’elle provoque et par les emplois qu’on en fait. Si vous passez un aimant sous un morceau de fer, ce fer s’aimante. Pourquoi ?

Que sont au juste l’Électricité et l’Électromagnétisme ? Fluides, gaz, vibrations ? Je serais bien étonné que quelqu’un d’entre vous pût me le dire.

Et ces forces, qui existent partout dans la nature, nous en sommes réduits à les produire artificiellement, à grand renfort de vapeur, de moteurs à essence, de chutes d’eau, à l’aide d’une machinerie excessivement compliquée : dynamos, transformateurs, intermédiaires sans doute inutiles, et n’est-il pas vrai, excessivement coûteux ?

Et cependant, dans une dynamo, il y a fer et cuivre et dans un conducteur d’électricité il y a cuivre ou du moins métal... alors ?

Alors ? Ce sont des questions auxquelles pourrait répondre M. Rota.

Mais nous serions encore ici dans huit jours si je devais m’étendre sur l’ensemble des découvertes de cet inventeur. Il en découle tant de perspectives pour la Science et l’Industrie qu’elles sont appelées sans doute à révolutionner la théorie et la technique dans maints chapitres des sciences physiques.

Conditionnant l’équilibre et le mouvement des mondes, les courants universels intéressent la Terre... et nous devons leur être reconnaissants car, sans eux, notre planète et nous partirions dans l’Infini... Lorsqu’ils ne sont pas d’accord entre eux, nous en ressentons de fâcheux effets: les raz-de-marée, les séismes ou encore... si étrange que cela vous puisse paraître, les troubles sociaux.

Je me souviens d’une conversation que nous eûmes avec M. Rota, le Commandant Lachouque et moi, la première fois que ce dernier me conduisit à Mont-Saint-Aignan.

"Nous entrons, nous dit-il, de 1936 à 1946, dans une période où certains courants, en certains lieux et à certaines dates, produiront des effets étranges. Je puis vous signaler, par exemple, une recrudescence de ces drames où, soudainement, un individu considéré jusque-là comme normal massacrera les siens, à l’aide du premier instrument de mort qui lui tombera sous la main."

La lecture quotidienne des journaux ne nous montre-t-elle pas à quel point ces paroles étaient prophétiques?

Et, tenez, je lisais récemment, à propos d’une révolte de jeunes détenus au Pénitencier d’Aniane, que les gardiens s’étonnaient que cette mutinerie se fût produite en janvier, car généralement ces coups dé cafard explosaient au moment des équinoxes d’automne.

Eh bien, les équinoxes sont des périodes où M. Rota passe ses jours et ses nuits, penché sur ses appareils, parce que certains courants universels y atteignent de formidables intensités. N’y a-t-il pas les marées d’équinoxe ? Il le constate si bien, que tout comme à Marseille, au temps de son expérience initiale, il en fut plusieurs fois mis knock-out

Mais je vous demande pardon, avec ce diable d’homme et ses idées, on est constamment entraîné, malgré soi, dans les directions les plus différentes. Je laisse volontiers à d’autres plus qualifiés que moi le soin de vous exposer les principes d’autres applications de ses découvertes concernant l’Énergie Universelle ainsi que les résultats obtenus. On vous exposera un autre soir en quoi consiste le mouvement rationnel qui remplacera notre moteur un peu vieilli et fort coûteux; pourquoi la T. S. F. et la Télévision souffrent de parasites et comment on peut les supprimer radicalement; comment il est possible d’empêcher nos avions modernes de s’écraser au sol; comment on découvre couramment maintenant et sans erreurs possibles les gisements métalliques et pétrolifères aux plus grandes distances. Il est même dans le programme de réaliser quelques applications fort intéressantes, en ce moment surtout, et dont l’évidence convaincra les plus cartésiens d’entre vous. A ceux qui s’étonneraient de cette multiplicité d’applications, je me permettrai de rappeler ce que disait Pasteur :

"Le propre des théories vraies, c’est d’être l’expression même des faits, d’être commandées et dominées par eux, de pouvoir prévoir sûrement des faits nouveaux parce que ceux-ci sont par la nature enchaînés aux premiers. En un mot, le propre des théories vraies, est la fécondité."

Application des Courrants Universels à la biologie (p14-18)

C’est ainsi que toutes ces applications ont pour origine les principes que je viens de développer.

Pour ce soir, je dois et je veux me limiter au rôle que M. Rota attribue aux courants universels dans le domaine de la vie des êtres animés, de l’homme en particulier, et aux applications qu’on peut dès maintenant faire de ces découvertes à l’étude des maladies et à leur traitement.

Étant donné ce qu’il savait des courants universels, il était en effet tentant d’étudier quelle influence ils avaient sur la vie humaine et il n’est pas exagéré de dire que ces conséquences furent immenses, en particulier l’étude de la conception des êtres.

Pour lui, la conception (et non la naissance) est due à un phénomène physique et à un phénomène chimique, et l’existence de ces deux phénomènes est conditionnée par les courants naturels.

Toute formation ou conception dans le règne animal est fonction de l’action simultanée de trois courants : celui du mâle, celui de la femelle, celui du lieu où le rapprochement de ceux-ci s’est produit.

Le courant de chacun des générateurs, soit A pour le mâle, soit B pour la femelle, est celui qui avait une intensité supérieure à celle de tous les autres courants dans le lieu et au moment où chacun d’eux a été conçu. C’est en quelque sorte celui qui imposait sa volonté à tous les autres, qui les dominait.

Le courant du lieu C est celui qui l’emportait en intensité sur tous les autres courants dans l’endroit précis et au moment où le rapprochement des deux générateurs s’est produit.

Si l’intensité et la densité de A, de B et de C sont égales au moment de l’acte de la reproduction, le phénomène chimique constitué par l’union du pronucléus mâle et du pronucléus femelle peut se produire, le premier noyau de segmentation se constituer, la première cellule de 1’ être nouveau vit.

Mais si, par exemple, la densité de A est supérieure à celle de B, il n’y a pas action conjuguée des trois forces, mais action de A sur B et réaction de B sur A: le phénomène de la fécondation est entravé; il n’y a pas vie.

Le phénomène chimique, plus particulièrement dû aux effets des courants A et B, intéresse les parties organiques et inorganiques de la cellule embryonnaire. Le phénomène physique qui permet au phénomène chimique de se réaliser sous l’influence des différentes actions intra - cellulaires de l’électricité, du magnétisme, de la chaleur, de la gravitation, est plus spécialement conditionné par le courant C (courant du lieu).

Avant d’avoir provoqué chez vous, mes chers Auditeurs, une migraine généralisée, en continuant à concentrer votre attention sur cet exposé quelque peu abstrait, j’en dégagerai de suite une notion capitale pour l’intelligence de ce que j’ai encore à vous dire.

C’est que, ainsi que vous venez de l’entendre, la cellule vit, se développe et meurt sous l’influence du courant C, à telle enseigne que dans la pratique, si C réagit sur l’être vivant (et on perçoit nettement ces réactions), sur le cadavre C ne réagit plus.

C’est que, enfin (en dehors de ce que l’être conçu tient de son père et de sa mère), le lieu et l’époque de sa conception, non seulement ont permis cette dernière, mais ont et auront durant toute sa vie une influence sur son développement .normal ou anormal.

En d'autres termes si on connaît le lieu et l’époque où s’est produite la conception d’un être, on connaît son courant propre, c’est-à-dire celui sous l’influence duquel sa vie et par conséquent sa santé, physique et même morale, seront placées.

Et, de plus, si l’on connaît également le lieu et l’époque ou ont été conçus son père et sa mère, et si l’on peut, en conséquence, déterminer le courant propre de chacun d’eux, on pourra déduire l’action de ces courants sur le courant propre de l’être qu’ils ont procréé, c’est à dire les influences ataviques de ces courants.

Remarquez, en passant, la lumière que projette cette théorie sur le plan de nos connaissances encore si confuses sur l’hérédité et l’atavisme, et poursuivons en abordant une autre conséquence non moins capitale; des découvertes de M. Rota.

Connaissant donc le courant propre d’un être et les influences, favorables ou défavorables de son atavisme, on pourra, à chaque instant de sa vie en relevant les variations de ce courant, déceler chez lui l’état :de santé normal ou anormal.

En effet, étant donnée la Constitution chimique et physique d’un organe quelconque (coeur; estomac, poumons, etc.) on constate que cet organe, lorsque son état de santé est normal, réagit, pour un lieu de conception donné, sûr le courant propre de l’individu qui le possède.

M. Rota a en effet constaté par l’expérience, qu’un organe sain (O) réagit n fois sur ce courant propre, et que le nombre de ces réactions, parfaitement perceptible au microphone, est déterminé par la constitution physique et chimique de cet organe.

Par conséquent, si à l’aide d’un dispositif spécial, on enregistre un certain nombre de réactions N’ différent de N, on peut conclure mathématiquement que l’organe Q est malade. Plus N’ sera petit, plus O sera malade; si N’ devient nul et si O est indispensable à la vie, le sujet mourra.

Cette constatation expérimentale est la base de l’examen que M. Rota appelle mathématique (et que j’aimerais mieux voir dénommer cosmo-dynamique), dont il a fixé la méthode, et dont j’ai vérifié l’exactitude dans la plupart des cas que je lui ai soumis.

L'origine de la collaboration avec Rota (p18-19)

C’est ici le moment de cesser notre incursion un peu fatigante dans le domaine de l’abstraction et d’aller faire un tour plus reposant dans celui des faits concrets. Il y a près de quatre ans, par l’intermédiaire d’un ami commun, le Commandant Henri Lachouque, je fis la connaissance de M. Rota, qui m’exposa les théories médicales que je viens de vous soumettre.

"Vos idées, lui dis-je, sont, à priori, fort étranges. Elles heurtent en plus d’un point tout ce qui m’a été appris et tout ce que j’ai appris en plus de trente ans de pratique médicale. Mais comme ce que je sais le mieux, et avec moi la plupart des médecins sincères, c’est que je ne sais pas grande chose, je suis disposé à vous croire, à la condition que nous nous placions sur le seul terrain où je puisse discuter avec vous et vous contrôler : celui de la pratique."
"Venez me voir à l’hôpital de la Croix-Rouge dont je dirige le dispensaire antituberculeux. Je vous donnerai à examiner quelques malades. Si à l’aide de votre méthode, vous me donnez sur leur état des précisions qui cadrent avec le diagnostic que j’ai moi-même établi à l’aide de l’auscultation, de l’examen radiologique et des examens divers de Laboratoire.., alors vous m’aurez convaincu."

Les théories de LGV Rota (p19-22)

M. Rota s’est rendu à mon invitation avec ses appareils... Et, avant d’aller plus loin, il me faut vous donner une idée de ceux-ci et de la façon dont il les emploie. Sa méthode suppose connus, comme je vous l’ai exposé tout à l’heure

  • 1° Le courant propre du sujet à examiner et les courants de ses ascendants directs, et vous vous rappelez que ces courants sont déterminés par la connaissance des dates et lieux de conception du procréé et des procréateurs (le lieu de naissance ne donne donc qu’une probabilité);
  • 2° Le nombre de réactions opérées par certains courants naturels à travers ses organes sur les courants de lieu;
  • 3° Les caractéristiques de chacun de ces courants.

Ces conditions étant réalisées, il utilise un certain nombre d’appareils constitués chacun par plusieurs métaux dont il est, en conséquence, nécessaire de préciser et de justifier l’emploi..

Pour M. Rota, les courants universels assurent la vie organique et inorganique sur la Terre, et certains d’entre eux sont donc à l’origine de toute cristallisation, terrestre ou universelle. Ceci lui a permis de déterminer comment, à la naissance de notre planète, chacun de ses éléments a été constitué par l’action conjuguée, dans certaines conditions, de plusieurs courants, et renferme en conséquence une quantité d’énergie due a l’action de ceux qui ont contribué à sa formation.. En réunissant donc des particules de différents métaux et en les soumettant a un traitement approprié (ce que rend possible son installation de Mont-Saint-Aignan) on peut réveiller en quelque sorte cette énergie latente.


Soit, par exemple, un morceau de cuivre. Le cuivre est formé grâce à l’action conjuguée de quatre courants : C, D, E, F. Si l’énergie contenue dans ce morceau de cuivre est réveillée, les courants naturels C, D, E, F, subiront, à travers ce morceau de cuivre, l’action d’autres courants, avec lesquels il sera mis en contact.

Si donc l’observateur, examinant un sujet dont il connaît le courant propre, ainsi que ceux de ses ascendants, met en contact la main gauche du sujet, par exemple, avc un bloc de cuivre, il pourra, à l’aide d’un casque écouteur relié par un conducteur à un détecteur approprié, percevoir auditivement le nombre, le rythme, le timbre et l’intensité des réactions fournies par le ou les organes du sujet qu’il explore sur le courant propre du sujet et sur ceux propres au bloc de cuivre.

Dans la pratique, les appareils sont multi métalliques. L’opérateur dispose ainsi d’un grand nombre de courants, et utilise cette sorte de clavier selon la partie du sujet qu’il désire explorer.

Il note le nombre et les particularités des réactions transmises par le casque écouteur et, disposant d’une véritable gamme métallique, il procède à de très nombreuses combinaisons susceptibles de l’éclairer sur les réactions particulières des différents organes du sujet.

Comme il connaît, par hypothèse, les caractéristiques des réactions normales de ces organes, il lui est loisible de savoir par simple audition, celui d’entre eux qui présente une altération pathologique, ainsi que le degré plus ou moins accentué de cette altération.

L’étude des réactions particulières aux courants propres des ascendants, déterminée à l’avance, lui permet en outre de préciser, s’il y a lieu, l’origine atavique de ces tares organiques.

Si l’opérateur est expérimenté, il peut prévoir, toutes choses égales d’ailleurs, si la maladie évoluera rapidement ou lentement à l’endroit où séjourne le malade, et même préciser l’époque où son évolution se produira, ceci grâce à la connaissance approfondie des caractéristiques des différents courants.

Test initiaux (p22-32)

Revenons maintenant à ces faits concrets qui doivent vous procurer quelque repos, et aussi, je l’espère, vous édifier.

Car M. Rota, muni de ses appareils et opérant selon les principes que je viens d’essayer de vous expliquer, m’a donné, à propos des malades que je lui ai présentés, une démonstration éclatante du bien-fondé de sa méthode.

Non seulement chez des sujets tuberculeux il a, sans erreur, indiqué quel était le poumon malade, à quelle hauteur siégeait la lésion, précisé si cette dernière était latente ou évolutive, mais encore, fait absolument renversant, il a décelé l’existence d’une maladie spécifique en évolution, chez une jeune femme qui n’en présentait comme symptôme, que quelques maculo-papules sur la poitrine, ce qu’il ne pouvait voir puisqu’il l’examinait habillée, comme tous les autres malades, et alors qu’il m’avait fallu à moi-même, pour avoir la certitude de l’existence de cette infection, la preuve apportée par un examen du sang.

N’est-ce pas là un résultat surprenant?

M. Rota ne joue pas au médecin. Il se prive délibérément de tout ce qui constitue les éléments du diagnostic médical interrogatoire, examen, palpation, percussion, auscultation, données de laboratoire.

Il procède à un examen physico-chimique absolument original, et, je vous le demande, est-il un médecin qui, privé des moyens d’investigation habituels, serait capable de donner les précisions qu’il m’a apportées ?

Il s’agissait donc pour moi, dès ce premier contact, d’une méthode rigoureusement scientifique, et les résultats de ce premier contrôle ont été suivis d’une quantité d’autres, chez des malades que nous avons examinés de concert depuis plusieurs années.

Mais, me dira-t-on, cette méthode n’a de valeur qu’appliquée par M. Rota. Il lui a fallu des années d’expérience pour éduquer son oreille, reconnaître à leur: timbre, à leur intensité, les 361 courants qu’il a identifiés, s’entraîner à noter au chronomètre leurs délicates variations. Si des médecins désirent s’assimiler sa méthode, il leur faudra dix ans, vingt ans, pour acquérir pareille virtuosité et en tirer des résultats pratiques.

Cette objection ne nous a échappé, ni à lui, ni à moi, et la transformation de cette méthode auditive en méthode graphique, ou même en une méthode beaucoup plus simplifiée, est à Ï’étude et nous espérons arriver à sa réalisation.

II est inutile d’ailleurs d’insister sur sa possibilité qui est évidente. L’interprétation fournie par un tel examen pourra être facilitée par la constitution de tables mises a la disposition des médecins, pour leur éviter des calculs compliqués et les mettre ainsi à même de faire aussi bien que l’inventeur de la méthode

J’en arrive maintenant à un côté plus passionnant encore des découvertes que nous résumons, je veux dire aux possibilités qu’elles offrent à l’Eugénétique, à l’Orientation géographique de la vie, et enfin au traitement de certaines maladies.

Vous avez déjà vu que, pour M. Rota, au moment de sa conception, l’être vivant est placé sous le signe d’un courant universel, de celui, qui à l’heure et au lieu de cette conception, l’emporte en densité et en intensité sur tous les autres courants.

C’est ce courant qui lui donne la vie, et qui le met pour toute la durée de cette dernière sous une influence, bonne ou mauvaise, qui contient en puissance tout ce qui influera en bien ou en mal sur son développement.

A cette action du courant propre de l’individu viennent s’ajouter, vous vous en souvenez, celles des courants propres des deux générateurs, père et mère, déterminés par les mêmes facteurs.

Au cours de la vie, l’influence de ces courants, ou plutôt de cette résultante de courants, pourra d’ailleurs être modifiée, en bien ou en mal, par l’influence d’autres courants, qui, en les lieux divers où l’individu séjournera, atteindront, à certains moments, une densité et une intensité prépondérante.

Je m’explique, car cette notion est capitale :

Voici un enfant qui est né à Paris. Son courant propre, celui qui, au joue et au lieu de sa conception, était dominant, réceptif à la tuberculose (remarquez en passant que nos connaissances médicales actuelles sont assez vagues au sujet des facteurs de cette réceptivité). D’autre part le courant propre de la mère de cet enfant vient renforcer ataviquement cette tendance. Si l’enfant continue à vivre à Paris, cette double influence entraînera, à un moment donné de son existence, l’apparition du redoutable mal.

Mais si l’enfant est transporté en un certain point de la Savoie, par exemple, où se manifeste l’action d’un courant déterminé, apte à contre balancer, en le dominant, l’effet des courants propres de l’enfant et de la mère, il échappera à la fatalité de la maladie.

Bien mieux, si, (l’influence fâcheuse du courant de la mère étant connue), la conception de l’enfant avait pu avoir lieu à un endroit et à un moment déterminés à l’avance, sous l’influence d’un courant favorable, la menace de la tuberculose n’existerait pas pour lui.

De ces simples données que j’ai essayé de vous rendre claires, autant que leur nouveauté le comporte, il n’est pas malaisé de déduire les perspectives formidables - à mon sens le mot n’est pas de trop - qui découlent des découvertes de M. Rota du point de vue de l’Eugénétique. Elles sont évidentes puisqu’elles permettent, étant donnée la connaissance des courants propres des générateurs, de déterminer le lieu et le temps qui seraient favorables à la conception de l’enfant et assureraient ainsi la santé de leur descendance.

C’est ici, n’est-il pas vrai, le moment de se souvenir de Taine, qui avait, vous vous le rappelez peut-être, édifié une théorie sur le fait qu’un étranger, vivant en France, et y ayant épousé une étrangère, y avait eu des enfants qui présentaient les caractères français.

Un bon, point pour Taine... et pour mon honorable voisin.

Du point de vue de l’Orientation géographique de l’existence, ces découvertes offrent aussi la possibilité de fixer la région et les époques où les chances de neutralisation des tares d’un sujet donné atteindraient leur maximum.

Les cas sont innombrables de ces malades, qui, pour des raisons mal connues des médecins, ne peuvent supporter le séjour de telle ou telle région. On incrimine au petit bonheur le brouillard, l’humidité, le vent, l’altitude.

Il suffit d’avoir lu dans la « Médecine Générale Française » le compte rendu des « Assises Nationales de la Météoro-Pathologie et la synthèse si remarquable qu’en a fait le Dr. Henri Goldewski, pour apprécier tout l’intérêt porté par les médecins à l’étude des relations entre les phénomènes biologiques, physiologiques et pathologiques et dés phénomènes naturels, tels que la chaleur, le froid, l’orage, le vent,: la pluie, la neige, le brouillard, les saisons; le cycle lunaire, les influences électromagnétiques, etc. ainsi qu’en témoignent les noms de nos éminents confrères : Charles Richet, Lecat, Lesné, Lereboullet, Comby, Dubois de Saujon, Schmidt, de Strasbourg, Barthélemy, Courcoux, Humbot, Sainton, Dujarric de la Rivière, Sédillot et beaucoup d’autres

Mais on constate aussi l’incertitude d’une science qui, suivant es propre paroles de Charles Richet, « est en train de s’organiser ».

Et le Dr. Goldewski écrit, au début de sa synthèse :

" Je comprends pourquoi l’homme, ayant toujours suspecté l’influence du temps sur la maladie, n’a jamais pu en apporter la preuve» C’est que jamais un seul facteur - température, pression, humidité, etc. - n’agit seul : plusieurs éléments, connus et inconnus, agissent simultanément; c’est que ces éléments n’interviennent jamais ensemble dans les mêmes conditions et proportions; c’est qu’ils frappent des sujets, qui, s’ils sont même semblables comme sexe, âge, habitat, profession, etc., sont, en constitution, sensibilité, résistance; différents : c’est qu’en en somme il y a tant de facteurs en présence que les données du problème ne sont jamais les mêmes, et que, par conséquent, il n’y a pas de constante possible entre le temps et la vie."

Mais si, mon cher Confrère, il y a une constante! Seulement, ce que vous considérez comme des facteurs agissants, toutes ces conditions météorologiques, étudiées par vous et vos collègues des Assises de la Météo Pathologie avec tant de patience, de précision et de conscience, ne sont que des effets et non des causes.

Et si on admet, à la lumière des théories exposées ce- soir, qu’il y a un courant universel de la pluie, (ou, plus exactement, des précipitations), et que le froid. Et la chaleur, simples dégradations d’énergie naturelle (dans, lesquelles le soleil ne joue au reste qu’un rôle épisodique, car ç’est dans la saison la plus froide: qu’il est le plus rapproché de nous, et sa présence ne retire rien aux conséquences redoutables du « -bon petit froid sec ») sont, ainsi que les autres -phénomènes météorologiques de simples; effets des inter-réactions des courants universels, ne voyez-vous pas~qu’il s’agit cette fois d’une action constante qu’on connaît par là même à la:fois la cause des perturbations cosmiques et météorologiques et la cause de leur -influence sur la vie humaine et animale.

On tient le fil conducteur capable de guider la science médicale dans une voie, infiniment complexe, certes, mais qui ne laissera pas d’être prodigieusement féconde.

Ainsi donc, à des imprécisions, M. Rota substitue des précisions mathématiques, et peut dire : c’est là que le malade doit vivre pour se bien porter. N’est-ce pas là un grand progrès ? Et, même, quand on y réfléchit, ces précisions ne sont-elles pas susceptibles d’éclairer en partie certains problèmes angoissants, comme celui de la pathogénie du cancer, par exemple ?

Je lisais encore dernièrement, dans une étude du Dr. Robert Cornilleau, parue dans « l’Esprit Médical », du 6 janvier 1939, ces lignes sur « La conception hormonale du cancer » :

"Cependant, depuis quelques années, une lueur a surgi, et précisément grâce au développement de l’Endocrinologie. Le problème du cancer ne tient plus tout entier dans l’étude de la tumeur. On s’accorde à reconnaître dans celle-ci la localisation d’une tendance, le résultat d’une perturbation intrinsèque de la vie cellulaire et qui tient à un certain nombre de causes. "

Voyez-vous, comme moi, la lueur dont parle le Dr Cornilleau grandir, renforcée par les révélations de M. Rota ?

Du point de vue du traitement des maladies confirmées : cancer, tuberculose, arthritisme, pour nous borner à ces fléaux si répandus, ces dernières apportent enfin une aide thérapeutique nouvelle, efficace..., et, vous le verrez tout à l’heure, physique.

Une difficulté se présentait toutefois à leur application dans la pratique : celle de fixer le lieu de la conception ou de la vie, en des régions, dont les convenances et les possibilités individuelles ou famiia1es, rendent l’accès et le séjour peu réalisables. Or, c’est ici que les travaux de M. Rota acquièrent toute leur valeur, car cette difficulté est d’ores et déjà surmontée.

J’ai déjà eu, en effet, l’occasion de vous dire que les courants universels sont, depuis longtemps déjà, contrôlés à Mont-Saint-Aignan, sous la forme de fluides, contraints à suivre des conducteurs et à se combiner, dans des appareils de connexion, avec leurs congénères, en formant les associations les plus variées, et les plus complexes.

Apprenez maintenant qu’à l’aide de ces courants, M. Rota réveille l’énergie latente de métaux dont il constitue différents appareils de traitement matelas, oreillers, plaques, casques, ceintures, qui conservent cette énergie pendant une durée déterminée.


Il n’est donc plus nécessaire d’aller chercher sur place un courant universel favorable; on peut disposer à domicile de ce courant, comme on dispose des rayons X, des rayons U. V. ou du simple courant électrique.

Et n’allez pas croire que nous sommes ici dans le domaine du rêve et de la chimère. Tout cela est réalisé pratiquement et grâce à l’opiniâtreté de recherches poursuivies depuis plusieurs années, au prix de mille difficultés, prêt à être mis, dès aujourd’hui, a la disposition des médecins et de leurs malades.

Je n’avance rien dont je ne sois sûr, puisque, je suis à même de vous apporter, mieux que des affirmations, des résultats. Depuis quelque temps, en effet, je me suis cru autorisé à entreprendre, avec le concours technique de mon ami Rota, un certain nombre d’essais thérapeutiques au moyen d’appareils divers traités à la Station de Mont-Saint-Aignan.

En vous soumettant la première des observations relatives à ces essais; j’ai, en même temps, la très grande joie d’accomplir un acte de reconnaissance, car cette première observation est une auto-observation, et j’ai à vous présenter, en ma personne, un des premiers malades miraculés par mon ami Rota.

Miraculé n’est pas de trop, jugez-en :

Traitement (p33-36)

Il est bon, tout d’abord, de vous dire qu’il y a quatre ans, lorsque je fis la connaissance de M. Rota, celui-ci m’ayant examiné à sa façon dans le seul but de me montrer sa technique, me dit :

"Mon cher Docteur, si vous ne vous reposez pas, dans quatre ans, vous ne pourrez plus marcher."

Ayant à ce moment bon pied, bon oeil, et possédant au surplus cette indifférence que la plupart des médecins professent au regard de leur propre santé, je n’attachai aucune importance à cette prédiction.

Or, il advint que deux ans ou deux ans et demi plus tard, je commençai à ressentir dans la hanche droite quelques douleurs assez importunes. Surmené par une clientèle de médecine générale, j’ai vu cette affection progresser très rapidement. Les souffrances éprouvées, la claudication de plus en plus accentuée, la gêne croissante des mouvements, ne tardèrent pas à faire de ma vie journalière un véritable martyre. Il me fallut bientôt plusieurs minutes pour aller, le matin, de mon lit à mon cabinet de toilette.

Des confrères consultés, des radiographies prises, confirmèrent le diagnostic que je pressentais j’étais atteint d’une coxarthrie de la hanche droite, consécutive à plusieurs traumatismes et liée sans doute aussi à une fâcheuse hérédité arthritique.

En vain, j’essayai tour à tour tous les traitements usuels, sauf le repos que mes occupations m’interdisaient. Injections d’histamine, de soufre, d’iode, diathermie, rayons X, ne m’apportèrent aucun soulagement et j’avais repoussé avec horreur les suggestions d’éminents confrères spécialistes, qui me proposaient, soit une opération, dont le nom de forage ne m’inspirait pas suffisamment, soit une immobilisation de 11 à 15 mois dans un plâtre pour obtenir l’ankylose de ma hanche,c’est-à-dire supprimer être la douleur mais aussi me rendre définitivement infirme.

J’en étais donc arrivé à ce moyen extrême, terriblement pénible pour moi, tous ceux qui aiment leur travail me comprendront, d’abandonner ma clientèle pour me soumettre à un repos complet à la campagne, ce que je fis le 15 avril dernier.

Mon ami Rota n’avait pas manqué, vous le pensez bien, de me proposer un traitement, c’est-à-dire un matelas convenablement traité par lui. Mais à Paris, obligé que j’étais de me coucher parfois à minuit et de me lever à 6 heures et demie du matin, sans préjudice des réveils et des levers nocturnes imposés par la clientèle, ce traitement ne présentait aucune chance de continuité, nécessaire à un résultat efficace.

Absorbé par les soucis de mon installation définitive à la campagne et par l’intronisation de mon successeur à Paris, ce ne fut que le 24 octobre que je pus m’étendre pour la première fois sur un lit de cure Rota pourvu de fils et de connexions mystérieux, traités par lui, spécialement pour moi, et en provenance directe de- Mont-Saint-Aignan.

Les six premières semaines furent sans histoire. Je dois seulement à la vérité de dire que j’ai trouvé ma nouvelle couche fort agréable, à la fois souple et indéformable ainsi que génératrice d’une confortable chaleur, et aussi d’avouer à notre ami, que, -possédé du démon de l’activité, malgré mon infirmité, je n’ai que rarement suivi sa prescription de m’y étendre pendant deux heures de l’après-midi, dérobées à ces jours brefs de fin d’automne.

Mais dès le début de décembre, sans que rien ne vint l’annoncer, une transformation extraordinaire s’opéra en moi. Tout d’abord mon état général, fortement ébranlé par les souffrances des deux dernières années, se releva de façon imprévue. Chacun me faisait compliment sur ma mine, et, presque soudainement, les douleurs que je ressentais s’atténuèrent, mes mouvements devinrent plus libres, ma claudication diminua.

Ces faits frappèrent mon entourage, mais j’avais moi-même un certain nombre de points de repère pour me convaincre qu’ils n’étaient pas dus à une suggestion personnelle ni collective : Je pouvais me chausser seul, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps, monter et descendre les escaliers comme tout le monde, au lieu de le faire, marche par marche, comme un petit enfant.

Bref, j’étais amélioré de 50 %, et depuis, cette amélioration s’est encore accentuée, si bien que je n’oppose plus aucun scepticisme à mon bienfaiteur, lorsqu’il m’affirme, avec sa foi de savant que, dans un an, je marcherai comme si je n’avais jamais eu d’arthrite de la hanche. Si, ce résultat atteint, j’obtiens en outre la sanction d’une amélioration radiologique, qui donc pourrait contester cette cure au traitement suivi ?

Rota, mon ami, soyez béni d’un de vos premiers cobayes, trop heureux d’avoir, ce soir, l’occasion de vous donner publiquement un témoignage de son infinie gratitude.

Autres témoignages (p36-37)

Dans sa sagesse, le Droit profère cet axiome « Testis unus, testis nullus », et c’est aussi une loi de l’expérimentation scientifique. Aussi, ne me contenterai-je pas de mon unique auto-observation, et me permettrai-je, dussè-je abuser de votre attention, de vous en soumettre quelques autres, également édifiantes, ainsi que vous pourrez en juger:

J’avais un camarade, comme on chante Outre Rhin, ou plutôt j’avais une camarade de misère, Melle N... qui, comme moi, souffrait d’une arthrite de la hanche. Celle-ci remontait à cinq ans, et, au moment où je l’ai examinée et ai prié mon ami Rota de l’examiner à sa façon, cette jeune fille ne pouvait plus marcher et souffrait atrocement, jour et nuit, malgré les efforts de plusieurs médecins qu’elle avait consultés. Nous traitâmes pour elle, a Mont-Saint-Aignan, un lit de cure, et voici, sous la plume de sa mère, au 21 décembre dernier, les -effets de son séjour sur cette couche magique

"Monsieur le Docteur Kresser, je vous suis reconnaissante de vos bons soins et résultat que ma fille a eu après votre traitement. Après cinq mois de repos sur le matelas, elle a eu du mieux, et aujourd’hui, elle marche très bien et bon repos (je respecte le style). . quel soulagement !"

Non moins démonstratif est le cas d’un jeune homme, Pierre L... âgé de 17 ans (probablement Pierre Lemoulle). Ce jeune homme présentait un état de santé fort mauvais, en relation avec une pleurite du sommet gauche. Une petite fièvre continue, des troubles digestifs permanents, un amaigrissement progressif, faisaient redouter l’évolution prochaine d’une germination tuberculeuse du sommet.

Soumis au traitement sur un lit convenablement traité vers le début d’août 1938, ce jeune homme a vu sa santé complètement transformée, et il écrivait le 15 novembre dernier :

"Ma santé progresse constamment. Je puis accomplir des travaux qu’il m’était impossible d’entreprendre auparavant. Je crois que votre méthode est un puissant facteur d’équilibre et de réorganisation."

Le cas du jeune L.. 7 ans (p38-42)

Plus remarquable encore est le cas du jeune L...âgé de7 ans.

Voici le certificat que délivrait le 11 février 1938, son médecin traitant, le Dr. L.... qui suivait l’enfant depuis 3 ou 4 ans :

"Je soussigné, certifie avoir donné mes soins à l’enfant L... Édouard:
  • 1° en 1935 pour une endocardite rhumatismale;
  • 1° en 1936 pour des bronchites à répétition;
  • 3° en 1937 pour une angine diphtérique et des rhino-pharyngites à répétition dont certaines compliquées de phénomènes asthmatiformes;
  • 4° en 1938 pour une rhino-pharyngite légère qui s’est compliquée d’otite moyenne. "

Cet enfant a toujours été, depuis que je le soigne, un sujet chétif, facilement anémique, de constitution lymphatique, et dont l’état de santé nécessite une surveillance continuelle. » Son tempérament est manifestement mal adapté au climat de la région parisienne. Tous les accidents pathologiques qu’il a présentés sont en effet survenus lorsqu’il séjournait à Paris ou dans ses environs immédiats, alors que sa santé s’est toujours bien trouvée de départs ou de longs séjours en province. »

C’est, vous le voyez, l’observation type de l’enfant influencé défavorablement par le « courant du lieu». Peu de temps après ces constatations, nous soumettons cet enfant au traitement sur un lit de cure, et voici ce que m’écrivait son père le 15 mai 1938, environ trois mois après le début de ce traitement :

"Je regrette infiniment de n’avoir pu vous rencontrer à votre dernier passage à Paris, car voici exactement trois mois que mon fils couche sur votre matelas, et j’aurais aimé à vous le présenter car il est splendide. Hier, le Dr. L.. . est venu voir l’enfant sur la demande de ma femme. Il a été étonné de l’état,, de l’enfant, disant que c’était une véritable transformation. Le W L... ignore que mon fils vient de passer trois mois en dormant la nuit sur votre matelas; j’avais préféré ne rien lui en dire, afin de ne pas l’influencer. Mon fils a actuellement une mine splendide, mange comme un ogre, II est gai, dort admirablement et n’a jamais eu une heure de fatigue pendant cette dernière période. Je dois également vous dire qu’il avait été convenu au début de l’année, sur le conseil d’un spécialiste, que nous le ferions opérer des amygdales au mois de juin, or, l’état de sa gorge s’est tellement amélioré, qu’il n’est plus, à l’heure actuelle, question d’opération. "

L’observation est intéressante, n’est-il pas vrai ? Mais j’ai encore quelque chose à y ajouter tout dernièrement, dans la famille de cet enfant, qui est nombreuse, a sévi une épidémie de grippe, atteignant grands- et petits. Seul, m’a dit son père, notre petit patient se promenait, immunisé, jovial et triomphant, entre les lits de sa famille décimée.

Conclusion (p43-47)

Je pourrais continuer cette énumération de succès obtenus par nos premiers essais d’application à la thérapeutique des courants universels. Je ne le ferai pas dans l’unique crainte de devenir fastidieux. D’ailleurs le but de cette conférence est surtout de révéler à un public de choix les découvertes de M. Rota et les perspectives qu’elles découvrent à la Médecine.

Je voudrais, et M. Rota le désire avec moi, qu’on ne les accueillît pas avec scepticisme, et qu’on ne les rejetât pas à priori parce qu’elles émanent d’un physicien et non d’un médecin.

Je suis assez vieux pour me rappeler que maintes découvertes médicales sont nées en dehors du domaine de la Médecine. Quand j’étais jeune étudiant, j’ai vu de simples photographes appliquer à l’investigation médicale les découvertes de Roentgen, et faire, sous le contrôle des chirurgiens des hôpitaux, les premières, et combien imparfaites, radiographies de fractures.

J’ai vu aussi des physiciens et des chimistes collaborer avec des médecins dans les premiers essais thérapeutiques du radium que venaient de découvrir M. et Mme Pierre Curie.

Radiologie, radiumlogie, ces sciences nouvelles ont été générales avant de prendre leur place dans l’arsenal médico-chirurgical, et ce n’est que plus tard que des médecins se sont spécialisés pour les appliquer plus particulièrement à la Médecine.

M. Rota et moi venons au public médical en disant :

« Voici des principes nouveaux, voici des faits qui démontrent qu’ils doivent être pris en considération et soumis à la critique. S’agit-il de venir en aide aux méthodes encore imparfaites de diagnostic médical ? Nous sommes à votre disposition pour~ examiner vos malades devant vous et discuter avec vous des différences que peuvent nécessairement provoquer des théories nouvelles, mais aisément vérifiables.

» S’agit-il d’applications thérapeutiques ? La chose est encore plus aisée, car nous pouvons vous mettre à même de juger de l’efficacité de ce nouveau genre de traitement. Nous ne sommes plus ici dans le domaine de l’hypothèse, nos moyens d’intervention sont concrètement réalisés. Non seulement nous pouvons, en très peu de jours, mettre à la disposition de vos malades les lits de cure, les appareils, traités à Mont-Saint-Aignan (et vous êtes invités à venir sur place vous rendre compte de. la façon dont ces appareils sont traités d’après les données de l’examen cosmo-dynamique, qui aura été fait et interprété devant vous), mais nous disposerons prochainement, près de Paris, à Chailly-en-Bière, région choisie pour des raisons techniques (des éléments du sous-sol y constituant des sortes de résonateurs de courants, propres à améliorer des malades atteints d’affections communes), d’un centre de traitement où il sera loisible à chacun de prendre connaissance des observations et de contrôler la sincérité des résultats obtenus.

» Notre ambition est de soumettre les découvertes de M. Rota à la libre critique des médecins et de les mettre à même de suivre et de comprendre sa méthode originale d’examen cosmo-dynamique, de se l’assimiler et d’apprendre à l’effectuer eux-mêmes, de suivre et de diriger personnellement le traitement de leurs malades. Car c’est surtout dans les résultats pratiques de leur application à la thérapeutique que nous entendons rechercher la démonstration de la réalité de ces conceptions théoriques.

C’est là le critérium nécessaire de toute découverte médicale, et nous savons ce qu’une telle sanction demande de temps et de patience.

Combien n’en a-t-il pas~fallu pour voir admettre officiellement l’utilité et même la nécessité de la vaccination Jennérienne?

Et ne voyons-nous pas, même à l’heure actuelle, malgré des années déjà d’application journalière, et des milliers d’observations, mettre en doute, jusqu’au sein des plus savantes Sociétés, l’efficacité et même l’innocuité du vaccin antituberculeux de Calmette et Guérin, ou de l’anatoxine antidiphtérique de Ramon ?


Nous ne craignons rien, si ce n’est le rejet à priori de ces idées nouvelles, uniquement parce que nouvelles.

On voit trop souvent des gens, fort cultivés, imiter cet ignorant à qui on disait « Napoléon est mort à Sainte-Hélène », et qui répondait : « Si c’était vrai, ça se saurait. » - Ces esprits, par ailleurs très distingués, oublient parfois qu’il y a plus de choses sous la calotte des cieux que l’esprit humain n’en peut concevoir et que, le plus savant des savants modernes, placé à mi-chemin des mystères de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, ne discerne qu’une infime partie de l’immensité du Grand -Tout.

Combien plus clairvoyants sont ceux qui, comme Jean-Pierre Morat, un élève du grand Claude Bernard, s’interrogent, pressentant les lacunes de nos connaissances touchant les rapports intimes de l’organisme humain et du grand mécanisme universel.

Écoutez ce qu’écrivait ce modeste mais grand savant, il y a près de 40 ans, dans son « Introduction» au «Traité de Physiologie» publié en collaboration avec Dognon :

« Le siècle qui vient de finir a été marqué dans le domaine de la physico-chimie par des découvertes profondes qui semblent assurer à l’homme la possession des forces de la nature. La Biologie en a eu sa part. L’Être vivant a été soumis à une analyse qui nous a donné de lui une connaissance plus exacte, et conféré sur lui une puissance incontestable. Mais la conquête la plus précieuse que nous ayons faite a été de comprendre que les lois générales de l’Univers se prolongent en lui et sont à la base de son existence; que le déterminisme physique gouverne ses phénomènes comme ceux du Cosmos. On s’est vu dès lors en possession d’un principe général, qui forme comme l’assise commune des Sciences et qui tend par là même à les rapprocher, voire à les fondre en un tout harmonique.

L’unité rêvée a donc été entrevue. A-t-elle été atteinte ? Même si on se restreint au domaine de la nature inanimée, cela n’est pas certain. Mais si on entend joindre à celle-ci le règne vivant, cela est plus que douteux. Sans doute la pénétration de cet être que nous appelons vivant par les forces cosmiques et son assujettissement aux lois générales, est un fait acquis, qui peut compter parmi les plus belles synthèses que la Science ait réalisées. Mais, ceci reconnu, trop de faits restent en lui qui demeurent irréductibles aux lois de l’énergétique, trop de points de vue s’ouvrent sur lesquels ces lois ne nous suggèrent pas le moindre aperçu. »

J’ai souvent réfléchi a ces lignes du Docteur Jean - Pierre Morat, écrites ~vers 1900, et ne vous semble-t-il pas, comme à moi, que les découvertes de M. Rota pourraient bien apporter une contribution importante à cette unité rêvée, pressentie, mais non atteinte, entre les lois du Cosmos et celles de l’Organisme humain? Cette unité, sur laquelle méditait ce Savant, comme elle avait inspiré, plusde cinquante ans avant lui, le poète Gérard de Nerval...

Ce serait déjà une raison suffisante pour moi d’aider à la diffusion de ses idées, de les proposer aux réflexions de confrères plus savants et plus qualifiés que moi.

Mais il y en a une autre : Associé depuis quatre ans aux travaux de M. Rota, en ce qui concerne la Médecine, praticien rompu à l’observation des faits, malade reconnaissant d’une amélioration inespérée, je n’ai pu me retenir de dire à ceux qui souffrent sans espoir: « essayez », et à ceux de mes confrères, qui, sachant leurs moyens limités dans la lutte contre le mal et la souffrance, sont avides de nouveau et de progrès, dans l’intérêt de leurs malades

« Voyez et jugez ».

10 mars 1939.

Dr H. KRESSER.